La vie paroissialeAu tout début 1900, François SEGALEN, recteur, et Benjamin DRENOU, vicaire, occupent le presbytère de Landudec et président les offices quotidiens à l'église. En 1905 on assiste à la séparation de l'Eglise et de l'Etat. A ce sujet on notait dans la commune que M. MARZIN, Maire de Landudec, avait fait placer auparavant dans la mairie et avec l'accord de la municipalité, une statue du Sacré-Coeur. Mais l'ordre vint de la Préfecture d'enlever tous les emblèmes religieux. Suite au refus réitéré du Maire, la Préfecture le "cassa"... et pour calmer l'adjoint M. KERLOC'H, avec l'accord du recteur, transporta cette statue, au cours d'une procession solennelle, au presbytère. A un tel affront aux consciences, la commune voulut opposer une réparation publique. En 1906, dans les circonstances tragiques de la lutte anticléricale et devant plus de 3000 fidèles, l'évêque de Quimper inaugurait dans un carrefour et sur le point culminant de la commune, une grande statue du Sacré-Coeur offerte par des paroissiens. L'église devint propriété de la commune par la loi du 2 janvier 1907. Le 12 janvier 1908 le premier conseil paroissial se réunit pour la première fois. Il est composé de F. SEGALEN, recteur. B. DRENOU, vicaire, Jean Marie MARZIN, Jean COROLLER, Yves BUREL, Jean MARZIN, le Comte Gaston De SAINT-LUC et le Maire Louis GENTRIC en considération des services rendus dans le passé. En ouvrant la séance les membres du Conseil déclarent faire acte d'hommage à Dieu, Maître et Seigneur de toutes choses et de soumission à toutes décisions de l'Eglise catholique et romaine. Les comptes de 1907 sont approuvés et le recteur présente ceux de 1908. On notera que ce conseil sera renouvelé au 1/3 tous les trois ans. Le loyer du presbytère s'élève alors à 140 francs (de l'époque). Les statuts précisent que le bedeau reçoit 10 francs, l'organiste 40 francs, le régisseur des chaises 25 francs, les enfants de choeur se partagent 20 francs. Les registres de l'époque indiquent alors une moyenne de cinquante-cinq baptêmes, une quinzaine de mariages et une trentaine de décès par an jusqu'à la guerre 1914-1918. Durant la guerre, seul le nombre des mariages diminue pour repartir en l'année 1919 (270 hommes seront tout de même mobilisés. Le 29 mars 1912, l'évêque Mgr DUPARC, nomme l'abbé Alain Marie LE PAPE précédemment économe à l'institution Notre-Dame du Kreisker à Saint-Pol-de-Léon, recteur de Landudec. Le 29 juillet de cette même année, c'est le vicaire Louis NEDELEC, professeur à l'institution Saint-Yves, qui remplace M. DRENOU nommé vicaire à Plonévez-du-Faou. Au cours de ce même mois est programmé l'achat d'une cuve et d'une grille baptismales. Deux ans plus tard, le 21 juin 1914, M. l'abbé J.M. QUEINNEC, chanoine titulaire de la cathédrale de Quimper ouvre après les vêpres, l'Adoration prêchée, c'est-à-dire les exercices d'une retraite donnés aux paroissiens à l'accasion de l'Adoration. Les paroissiens accourent entendre la parole prêchée par le chanoine et plusieurs prêtres. La première série d'exercices se termine le mercredi matin 24 juin par la communion générale avec 466 paroissiens 218 hommes et 248 femmes) et une heure d'adoration devant le Saint-Sacrement. La deuxième série avec les mêmes exercices finit le samedi avec la participation de 479 paroissiens. Le prêtre souligne le faible taux t'abstentéisme. Le 14 janvier 1917, l'abbé Jean-Guillaume CARIOU précédemment recteur de Tréguennec est nommé recteur de Landudec. Il y restera quatre années. Le 23 décembre 1920, M. l'abbé René BOSSENNEC, aumônier au lycée à Brest présente ses lettres de nomination et est reconnu recteur de Landudec. Construction de l'école Victoire de Saint-LucEn 1923, le recteur eut l'idée de construire une école de filles sous le nom d'école Victoire de Saint-Luc. 2500 francs ont été inscrits au budget paroissial comme contribution aux frais de construction de cette école libre. La direction fut confiée aux filles de Jésus de Kermaria. En septembre 1923, Mademoiselle KERVICHE fut la première directrice de cet internat, comprenant trois classes, un dortoir de soixante lits, une cuisine, une salle à manger, des chambres, une chapelle et un préau. Les soeurs de Kermaria assureront la direction de cette école jusqu'en 1975. Ecole Victoire de Saint-Luc - 1923. Cette même année (1923), on parle aussi du déplacement du cimetière mais celui-ci ne sera effectif que dans les années 1930. Fin 1924, une horloge publique est installée dans le clocher de l'église. L'année 1926 verra l'arrivée de M. ABOLIVIER, auparavant vicaire de Loctudy. Le 1er mai 1929 M. l'abbé BOSSENNEC est nommé curé doyen de Carhaix. M. l'abbé Auguste MORVAN, aumônier du pensionnat Saint-Louis de Châteaulin vient s'installer dans la paroisse de Landudec.
Les divers comptes de la paroisse de l'année 1931 laissent apparaître une augmentation du loyer du presbytère à 280 francs, mais aussi les indemnités données au sacristain (100 francs), à la chaisière (200 francs) et aux enfants de choeur (60 francs). Ecole des garçons
En 1935, M. le recteur A. MORVAN est à l'origine de la fondation de l'école des garçons. En effet, il a voulu de toutes ses forces et avec opiniâtreté légendaire, que Landudec soit dotée d'une école chrétienne de garçons. Il en a été le maître d'oeuvre, pratiquement l'architecte et l'entrepreneur suivant de très près les travaux confiés aux équipes d'artisans du pays : maçons, charpentiers, menuisiers, couvreurs. Le recteur faisait souvent appel aux bénévoles, aux cultivateurs et autres qui ont consacré plusieurs journées, avec leurs chevaux et charrettes, à déblayer et à transporter les matériaux. Ce fut une entreprise vraiment communautaire, mais toujours sous la haute autorité de M. MORVAN, zélé et infatigable. Les collégiens et les grands garçons étaient mobilisés pour les différents travaux de peinture et de nettoyage. L responsabilité de cette école fut confiée à une équipe de Pères du Saint-Esprit. Le Père JAVOURAY, organiste talentueux, en fut le premier directeur. Ses collaborateurs se nommaient le Père MICHEL, pédagogue rude et exigeant, mais aussi chef de chorale remarquable, et le Père CAROFF, théologien prédicateur, apprécié pour sa bonté et sa piété profonde. La guerre arrive, les temps sont difficiles pour tout le monde. En 1941, les deux écoles privées reçoivent tout de même le courant électrique. En 1945, les Pères annonçaient leur départ de Landudec. A la rentrée scolaire, les Frères de Saint-Gabriel prirent la relève et assurèrent la direction de l'école des garçons. En juillet 1946, Jean CORFA, jeune prêtre de Plouider, est nommé vicaire et en août 1948 c'est au tour de Jean-Louis MORVAN surveillant au collège Saint-François de Lesneven de lui succéder. En 1951, celui-ci s'installe à Nevez. L'abbé Jean-Michel LE BARS, surveillant à l'institution Saint-Vincent de Pont-Croix, prend sa place. On notera aussi dans ces années-là la construction d'une cterne pour la lutte contre les incendies à la place de l'ancien cimetière devant l'église, des travaux de plâterie sur les voûtes de l'église, ainsi que la pose du chemin de croix. Le recteur MORVAN, doyen honoraire, décide de se retirer pour des raisons de santé à l'âge de 78 ans. C'est donc le 5 août 1954 que l'abbé Jean BESCOND, directeur de l'école Saint-Charles de Kerfeunteun, est nommé nouveau recteur de Landudec. Mais avant de quitter "sa" paroisse, M. l'abbé MORVAN y célèbrera le 1er août ses noces sacerdotales et ses vingt cinq ans de rectorat à Landudec en même temps que la fête du cinquantenaire de l'église.
Cette même année est la date d'arrivée de M. l'abbé THOMAS prêtre diocésain à la direction de l'école des garçons. Il crée le cours complémentaire auprès de l'école primaire ; puis, à son initiative, de nouveaux bâtiments sortent de terre. En 1959, trois salles de classes supplémentaires sont construites. Le nombre d'internes passe de cinq en 1954 à soixante en 1963. M. l'abbé THOMAS, directeur de l'école des garçons
Le mercredi 2 mai 1956, le Sacrement de Confirmation est donné à trente cinq garçons et trente deux filles par Mgr André FAUVEL accompagné du chanoine FAVÉ, vicaire général. On assiste ensuite à la bénédiction de la salle de réunion sise au presbytère, puis à la remise de la médaille du Mérite diocésain à Mme veuve KERLOCH, chaisière depuis 1928 (vingt huit ans de service). Cinquantenaire de la statue du Sacré CoeurLe 10 juin 1956, l'abbé BESCOND, organisa la commémoration de la pose de statue du Sacré-Coeur. C'est ainsi que toutes les bannières portées par des descendants de M. MARZIN précédèrent le chanoine FAVÉ et la foule autour de la statue où le vicaire général retraça l'historique du monument.
C'est au début de l'année suivante que Landudec apprenait avec tristesse le décès de l'abbé Auguste MORVAN à la maison de retraite de Saint-Pol-de-Léon. Un mois plus tard, on assistait à un évènement social assez exceptionnel : la bénédiction de la voiture de la religieuse-infirmière. Ainsi, après avoir couru sous tous les temps et sur toutes les routes en vélocipèdes, celle-ci remercia très vivement les généreux donateurs de cette 2 CV, avant que M. le Maire ne lui remette les clès.
Une vaste opération communautaire fut mise sur pied le 8 avril 1957. En effet, une centaine de parents d'élèves des deux écoles libres, l'école des soeurs 110 élèves, dont vingt pensionnaires et l'école Saint-Joseph, 95 élèves dont vingt cinq pensionnaires participèrent à la réfection des cours de récréation. Une vingtaine de charrettes et trois tracteurs arrivaient au bourg avec les équipes de volontaires. La pierre donnée gracieusement fut rapidement transportée et concassée, puis trois jours plus tard recouverte d'une bonne couche de sable provenant des carrières de Kerhon et de Coumoullec. Après ces journées de dur labeur, les habitants de Landudec étaient satisfaits de donner à leurs enfants des cours d'école convenables. Un autre évènement rapporté au cours de cette année 1957 était la "Mission" qui débutait par une neuvaine de prières en groupes de familles, puis se poursuivait par des réunions de réflexion sur la foi de jeunes gens, de foyers, d'ouvriers ou d'employés. Elle se terminait par une messe de clôture le dimanche. Touts les réfractaires étaient "pointés". L'an 1962 vit l'ordination d'un nouveau prêtre de Landudec : M. l'abbé Joseph PLOUHINEC. On notera que de 1921 à 1962, Landudec a donné à l'église seize prêtres dont trois pères Spiritains et trois pères Assomptionistes. On dénombrait trente quatre filles de Jésus et une quinzaine d'autres soeurs dans différentes congrégations. Les Missions ne sont pas non plus oubliées et on assistera, dans une église comble, à la première messe célébrée par le Père BARRY, prêtre noir guinéen à Landudec le 1er juillet 1962. Ce même jour, ce Père inaugurait la sonorisation de l'église. La chorale des filles dans les années 1950. L'abbé Jean TANGUY venant du Cloître Pleyben fut nommé recteur de Landudec en juillet 1963. Il y restera quatre ans et c'est l'abbé René OLLU précédemment recteur de Saint-Yvi qui le remplaça. L'électrification des cloches (1961), puis le remplacement du coq de l'église (1966) furent décidés par la municipalité. C'est dans ces années-là également que l'on constate une évolution dans la vie paroissiale. En effet, les prêtres quittent la soutane, la messe obligatoire quotidienne pour les fidèles est remplacée par le service solennel du dimanche (basse-messe et grand-messe), les confessions individuelles remplacées par des célébrations pénitentielles collectives à l'occasion des grandes fêtes. Dans les écoles la vie change également : en 1969, on assiste à la construction du grand bâtiment à usage de classes et de cantine à l'école Saint-Joseph. Les classes du cours préparatoire et du cours élémentaire sont regroupées à l'école Victoire de Saint Luc qui devient mixte. 1970 est l'année d'installation de l'abbé Pierre PERON, administrateur de l'école du Sacré-Coeur à Guissény en remplacement de M. René OLLU, décédé. Plusieurs réalisations auront cours durant sa présence notamment la réfection des enduits intérieurs de l'église.
En 1975, les soeurs de Kermaria qui assuraient la direction de l'école Victoire de Saint-Luc quittent la Commune. Deux ans plus tard, l'école Saint Joseph devient collège et obtient un contrat d'association avec l'Etat ; en 1979, l'école Victoire de Saint-Luc accueille tous les élèves du cycle élémentaire. Après douze ans de service, M. l'abbé PERON nous quitte au grand regret de toute la communauté, pour devenir supérieur de la maison de retraite des Missiliens. Ces années marquent aussi une évolution très nette de la vie sociale : familles plus libérales, indifférence religieuse de plus en plus importante, crise des vocations... C'est Joseph GUELLEC qui prend ses fonctions, mais il ne reste qu'une seule année s'installant finalement à Gourlizon. M. JAIN, son successeur, décède au bout d'une année. M. TROADEC, recteur de Penmarc'h est alors nommé recteur de Landudec en 1984. Cette période sera marquée par le remplacement des chaises de l'église par les bancs. M. TROADEC décède au mois d'octobre 1992. C'est M. LE ROY de Plozévet qui devient l'administrateur des paroisses de Landudec et de Guiler. M. Mathurin BERNARD retiré à Lababan, assure l'essentiel du service paroissial jusqu'à la nomination de l'abbé Jean SCLAMINEC, recteur de Plogastel Saint Germain. La baisse sensible du nombre de prêtres amène à une réorganisation de l'administration des paroisses et à une prise en charge de plus en plus importante par les laïcs bénévoles des paroisses sans prêtres résidants. Ainsi, J. CARDINAL, curé de Plozévet est nommé recteur de Landudec en 1996. Puis,un an plus tard, ce sont Messieurs J. CARDINAL, C. LE DU, Y. TROAL qui prennent en charge solidairement l'ensemble paroissial de Guiler sur Goyen, Lababan, Landudec, Peumerit, Plogastel, Plovan, Plozévet, Pouldreuzic et Tréogat. M. CARDINAL demeure responsable du secteur pastoral de Plogastel, M. SCLAMINEC est nommé au service de l'ensemble paroissial.
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