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  • L'ORIGINE DE LA COMMUNE


    LANDUDEC était l'une des vingt paroisses qui, lors de la colonisation de l'Armorique par les bretons insulaires, se constituèrent dans les limites du PAGUS-CAP-CAVAL. Ainsi que son nom l'indique, cette paroisse eut pour fondateur Saint –Tudec que l'on identifie avec Saint Tadec, moine de Landévennec au VIe siècle dont la fin aurait été tragique .

      D'après la légende qu'Albert Le Grand a tiré d'un ancien office de Saint Jaoua, le seigneur du Fou, qui était encore payen, ayant appris que les abbés des monastères de Cornouailles devaient s'assembler dans son voisinage, fit en sorte de se trouver à leur réunion. N'écoutant que sa fureur, il massacra Tadec près de l'autel où il célébrait la messe et attrapa « Judulus » qu'il tua aussi de sa propre main. De là, le nom de Daoulas fut donné à l'endroit où ce double meurtre fut consommé.

    La tradition locale est malheureusement muette sur le compte de Saint Tudec. Elle n'a gardé qu'un très vague souvenir de la légende de la charrette qui devait faire connaître un des principaux traits de sa vie. La charrette du Saint se serait-elle brisée en transportant des matériaux pour la construction de l'église ? Où bien, les bœufs qui la traînaient auraient-ils été dévorés par des loups ? C'est probablement un fait de ce genre qui avait fourni le sujet de la légende qu'il serait désormais impossible de reconstituer. On connaît toutefois l'endroit où se produisit l'épisode qu'elle rappelait. Le Nord-Ouest de la paroisse ne formait autrefois qu'une vaste lande s'étendant depuis Keralcon (Kerhon) jusqu'à l'église. Or, cette lande qui dépendait de TyVarlen est désignée dans tous les aveux et minus de cette seigneurie sous le nom significatif de « Menez Karr Tudec »

    LANDUDEC possédait anciennement une trêve nommée « Trémahec » ou Trémaëron, qui occupait au Nord et Nord-Est de la paroisse, tout le territoire compris entre le Goyen et la vieille route de Guyler à Quimper. Cette trêve, dont l'église vraisemblablement dédiée à Saint Maïeuc (patron primitive de l'abbaye de St Mathieu, vivait au 6 e siècle), se trouvait à Kernilis, est encore mentionnée dans un acte de 1404, mais sa suppression devait remonter à une date plus reculée. Elle comprenait le village de Brénéol, Kervéour, Kernilis, Kergoff-Trémaéron, Kervuriou et Kéryvin, Kerdidreu-Trémaeron, Kérarmor, Lezvaniel-Huella et Izella, Kerancorre (Village déjà ruiné en 1625 Les substructions se trouvent dans le N° 411 1n A du Cadastre), Brenguelven, Kerdalidec, et un ou deux moulins. La superficie qui pouvait atteindre 450 hectares représentait environ le quart de Landudec dont la contenance totale est de 2056 hectares . La trêve de Trémaëron relevait entièrement des Regaires de Cornouaille. Le surplus de la paroisse, à part cinq ou six villages, était sous la mouvance directe du Duc.

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    MONUMENTS RELIGIEUX

    L'église paroissiale

      L'église de Landudec, dédiée à St Tudec et à Sainte Anne, a été rebâtie en 1904 d'après les plans de Mr Le Chanoine Abgrall. L'édifice qu'elle a remplacé datait de différentes époques. La partie la plus ancienne était la nef qui communiquait avec ses bas-côtés par des arcades en ogive reposant sur des piles rectangulaires en moëllon, surmontées d'un simple tailloir. Le chœur, avec ses piliers formés d'un faisceau de colonnettes et ses arcades en plein cintre d'un côté et ogivales de l'autre, devait appartenir au XIIIe siècle. Enfin le pignon occidental et le clocher avaient été édifiés vers 1550, par Alain De Rosmadec, seigneur de TyVarlen. Atteint par la foudre, le 9 février 1904, ce clocher a été reconstruit en même temps que l'église.

    Aux bas côtés de la Nef , étaient accolées deux chapelles dédiées, l'une (au midi) à Sainte Anne, l'autre (au Nord) au Saint Ange gardien. Deux autres chapelles se trouvaient à droite et à gauche du chœur. La première était placée sous le vocable de Sainte Barbe. La seconde dépendait du Guilguiffin, originairement dédiée à Saint Sébastien. Elle fut consacrée au Rosaire en 1661.

    Ancien Presbytère

    Une déclaration fournie en 1680 par le procureur terrien « Guénolé Le Bihan «  de Kerdané, fait mention d'une vieille ruine de maison, escurie, cour, jardin, et entrée située dans la montagne voisine du grand chemin de Landudec à Odierne, avec deux petits parcs y adjaçants cernés de vieux murs. Les dites maziéres et parcs furent donnés par les ancêtres du Seigneur « Marquis De Molac » aux paroissiens, ainsi qu'ils ont pû l'apprendre par tradition, pour servir de presbytère (archives de la Loire Inférieure refn du domaine royal Quimper Volume V).

    Les substructions de ce presbytère détruit par un incendie dans la première moitié du XVIIe siècle, existent encore à l'extrémité Nord-Est de la montagne de Lanrien (N° 574 du cadastre). La distance qui le séparait de l'église était d'au moins cinq cent mètres. C'est seulement en 1749, qu'il fut remplacé par une maison construite au bourg et dont le presbytère actuel occupe l'emplacement.

    Pour les anciens recteurs, vicaires et prêtres de Landudec (voir dans « Thèmes »)

      MONUMENTS ANCIENS

      Epoque préromaine

    On a détruit, il y a quelques années à 150 mètres au Sud-Ouest de l'église sur le bord de la route qui conduit à Plozévet, un tumulus de 10mètres de diamètre sur 2,50m de hauteur. Le dernier siècle a vu disparaître également le Menhir qui se dressait dans le marécage situé à l'Ouest du moulin de Lesvoë.

    Les bois du Guilguiffin contiennent les vestiges de deux villages préhistoriques entourés de retranchements. Un de ces villages dont l'emplacement est en partie recouvert de futaies, n'a pas encore été exploré. Il s'étendait depuis le jardin du Guilguiffin jusqu'aux courtils de la ferme de Penancoët, tout au bord de la voie Gauloise reliant « Kerity à Keris » qui passait à l'état de ses retranchements. L'autre village, situé à une distance de 300 mètres à l'Est du premier, occupait le sommet d'une colline peu élevée. Nous le désignerons par la dénomination de Coat-An –Traon , nom que porte le bois taillis dans lequel se trouvent la plupart des vestiges qu'a laissé ce village.

    Village de Coat-An-Traon

      L'Avenue du Guilguiffin, tracée en 1750 à travers l'enceinte, ayant fait disparaître la plupart des constructions qu'elle renfermait. Le plan qui accompagne cette notice, présente quelques lacunes. On reconnaît une forge dans la construction A qui était remplie de scories de fer et de percuteurs en granit. B et I , enclos de forme ovale dont il serait difficile d'indiquer la destination. C et D, ces maisons, comme toutes les autres, s'appuient d'un côté sur un épais talus. E , petite enceinte très fortement retranchée, qui devait servir de refuge en cas d'attaque. F et G , maisons reliées à la maison J, par une murette dont le tracé décrit plusieurs courbes . H . four isolé ayant 3,80m de diamètre, avec revêtement et calotte de pierres. J, maison séparée par un talus de la maison K à laquelle est annexée une autre construction semi-circulaire. La maison L plus vaste que les autres et dont il reste seulement deux côtés, pouvait être la maison du chef.

    Plusieurs de ces constructions sont rondes ou ovales. Les plus grandes de formes rectangulaires, mesurent en moyenne, 10,50m sur 3,20m. La hauteur actuelle de leurs murs est d'environ 0,40m. L'aire de ces maisons, qui est en contrebas du sol, présente au centre une cavité qui servait de foyer et dont les parois sont formées de pierres calcinées.

    De l'angle Sud-Est de l'enceinte part un retranchement qui descend vers le Sud-Est dans la direction d'un vallon où jaillissent plusieurs sources dont la moins éloignée est distante de 250 m .

    L'exploration de ces antiques vestiges a mis au jour, une grande quantité de pierres à aiguiser, des meules à concasser le grain, un fer à cheval de petite dimension, quelques fragments de schistes talqueux, de nombreux débris de poteries grossières, en terre brune ou rougeâtre, provenant principalement de ces grands jattes ovales peu profondes dont l'usage s'est perpétué jusque fort avant dans le moyen-âge. Parmi ces débris, se sont rencontrés des fragments de vases en terre noire, grise ou jaune, et de poteries samiennes   ainsi qu'un denier de la république romaine. La découverte de ces derniers objets permet de présumer qu'après l'invasion romaine, le village de Coat-An-Traon fut encore habité. Il parait toutefois, hors de doute que l'origine de ce village était bien antérieure à la conquête et qu'elle devait remonter à l'époque du bronze ou celle de feu.

    Tombelles

    La peuplade qui habitait Coat-An-Traon avait enseveli plusieurs de ses guerriers dans une Tombelle que l'on a retrouvée à 30m du village sur le flanc oriental de la colline. L'existence de la sépulture, dont la table avait disparu, n'était indiquée que par un monticule très aplati qui recouvrait une chambre sensiblement ovale circonscrite par des blocs de pierres alternant avec de petits menhirs hauts d'environ 0,60m. Les trois urnes en terre brune recueillies dans cette chambre ont pû être reconstituées, et font maintenant partie des collections du musée archéologique de Quimper. Ces urnes contenaient des cendres, des ossements, et des débris d'armures (casques, boucliers…) revêtus d'une belle patine verte.

      EPOQUE ROMAINE

      Ruines de Kerascoët

      A 200m du village de Kerascoët ; sur le versant Nord du coteau, les romains avaient établi, un poste assez important destiné à surveiller la voie de Civitas Aquilonia à la Pointe du Raz, qui passait à peu de distance de l'enceinte fortifiée. Les vestiges de cette enceinte ont aujourd'hui, presque entièrement disparus. Le terrain qu'ils occupaient étant depuis longtemps exploité comme « carrière ». Suivant la tradition locale, la forteresse de Kerascoët aurait servi de résidence aux anciens chefs de la paroisse, avant la fondation du château de Tyvarlen.

    Voie de Civitas-Aquilonia à la pointe du Raz.

     

    Un tronçon de cette voie traversait Landudec de l'Est à l'Ouest. La voie devait suivre la même direction que le chemin de grande communication N°1, depuis la porterie du Guilguiffin jusqu'à Guenforch ou elle obliquait vers le Nord. Reprenant ensuite sa direction occidentale, elle venait traverser le bourg au midi de l'église et passait prés de l'ancien presbytère puis au Nord de Lanrien et de Kerverret (village connu en 1384 sous le nom de «  Kerguebre t »). Le chemin de grande communication qu'elle rencontrait à Poulloubren lui a emprunté son tracé jusqu'à sa sortie de Landudec.

      Route D'Arvor

    Bien que très fréquentée autrefois, cette route était moins importante que la précédente dont elle se détachait à Ty-Bozec en Plogastel St Germain. Entrant à Landudec à Pont-Cléguer, elle passait au Nord de Kerviher et de Kérandraon, au midi de Kerstrat et de Kerstridic, puis à 400m au Nord de la villa romaine de Kerlever en Pouldreuzic. (Cette villa, la seule que l'on connaisse dans les parages fut découverte au Nord des maisons de Kerlever Izella par Mr De Blois et Le Men qui, au cours des fouilles très incomplètes, y découvrirent des fragments de fines poteries et d'enduits coloriés). Après avoir traversé le ruisseau du Loc sur le pont Mentic, la route se dirigeait sur le port de Plovan en passant par Lesbily et Kersaudy, par Moriou, Pencleuziou et Croespilean.

    Voie de Kerity à Keris

    Cette voie, d'origine évidemment gauloise, et dont le tracé était assez contourné, traversait les territoires de Beuzec-Cap-Caval, Plonéour Lanvern et Peumerit, et passait prés du camp de Kergurunet en Plogastel, avant de croiser au Nord-Est de Kerviher, la route D'Arvor. Elle se dirigeait ensuite par Penancoët et Brenguelven (A Brenguelven, se trouvait un poste Gallo- romain d'une superficie de 18 ares bordé au Sud par les ruines de l'ancien Brengelven (Xe siècle) et à l'Ouest par la forme actuelle. Située à 129 m d'altitude, il pouvait communiquer par signaux vers la plupart des postes environnants), vers le Goyen qu'elle franchissait sur Le Pont-Meur, et en sortant de Pouldergat, se raccordait prés de Tirongouzel en Ploaré avec la voie de Civitas-Aquilonia à Kéris.

    CHATEAUX ET MANOIRS

     

    Motte De Botfaven

      Le nom de Botfaven que portait encore au XVIe siècle, les landes qui entourent, parait avoir été celui de l'ancien Castel. La motte de forme elliptique a 40m du grand axe, ses douves, en parties comblées, n'ont gardé une certaine profondeur que du côté Ouest. A part quelques destructions à droite de l'entrée, il ne reste aucune trace des bâtiments du Castel auquel avait succédé une chapelle assez vaste érigée au XIVe siècle par les seigneurs de Guilguiffin en l'honneur de Saint Nicolas. Cette chapelle occupait l'un des points culminants de la paroisse ( 123 m d'Altitude), et son clocher construit au centre de l'édifice, s'apercevait de plusieurs lieux en mer. Les marins tenaient en grande dévotion ce sanctuaire qui, dés avant la révolution, cessa d'être entretenu et fut démoli en 1808. La statue de Saint Nicolas, recueillie par les habitants de Guiler Sur Goyen, a longtemps décoré la fontaine de cette localité.

    Village De Botfaven

    A l'abri du Castel s'était formé un village dont les ruines couvrent une partie de la lande nommée Menez Ar Chapel (N° 53 du Cadastre). A en juger par les vestiges encore subsistants, ce village pouvait contenir une douzaine de familles. Il était pourvu d'un four isolé, d'une forge et aussi d'un puits d'autant plus nécessaire qu'une distance de 7 à 800 mètres la séparait de la source la plus voisine.

    Les maisons assez semblables à celles de l'époque Gallo-romaine en différaient cependant par la place qu'occupaient les foyers, non plus au centre de la pièce, mais à proximité d'un mur de refend. Ces foyers, de forme carrée, présentaient une cavité d'environ 0,60m de côté, circonscrite par quatre pierres saillantes de quelques centimètres. Le fond de la cavité était rempli d'éclats de silex recouverts d'une couche d'argile épaisse de 0,15m. Sur ce lit d'argile reposait encore dans deux des foyers, une jatte ovale en terre brune ayant 0,04m de profondeur et 0,41 m de diamètre dans sa plus grande largeur. A côté, gisaient les débris de moellons très minces et d'ardoises épaisses qui avaient évidemment servi à recouvrir les jattes, et à préserver la pâte qu'elles contenaient, du contact immédiat du feu assez vif que l'on devait allumer au-dessus du foyer. Les cendres que contenaient les maisons et la couleur rougeâtre qu'ont conservée les pierres indiquent clairement que ce hameau fut concerné par le feu. L'époque à laquelle s'accomplit sa ruine serait plus difficile à déterminer. Il semble cependant que l'on pourrait avec quelque vraisemblance attribuer la destruction du Botfaven aux invasions normandes qui, au Xe siècle, désolaient encore le pays. La chronique de Flodoardi rapporta qu'en l'An 919, les hommes du Nord, ravagèrent toute la Bretagne , enlevant, vendant une partie de ses habitants, et chassant tout le reste de ses foyers. (Chronique Flodoardi, d'après D. Bouquet, recueil des historiens de France Tome VIII, page 1-76). Tel fut à n'en pas douter, le sort des habitants de Botfaven. Tout porte, à croire qu'ils avaient été entraînés au loin, sinon, ils n'auraient pas manqué de retirer des décombres de leurs anciennes demeures, les objets pouvant leur être de quelque utilité., comme les auges en pierre et les augets qui s'y trouvaient enfouis. Un de ces augets avait la forme cubique des petits bénitiers qui se rencontrent au proche voisinage des églises. Un autre, parfaitement arrondi, et pourvu de deux oreillettes, est semblable aux urnes provenant du cimetière Gallo-romain de Breith (Creuse) que l'on voit au musée de Cheny.

    Les fouilles pratiquées en 1881, dans les ruines de Botfaven ont en outre produit une grande quantité de galets ayant servi de pierres à aiguiser, et de nombreux débris de poteries en terre brune ou rougeâtre, provenant pour la plupart de vases dont le rebord et les oreilles étaient ornés de traits obliques. Un fragment de verre bleu, un petit disque en terre cuite avec trou au centre. Plusieurs objets en fer tels que boucles, serpes, fers à cheval. Des débris de meules à écraser le grain. Enfin, un poids en granit ayant la forme d'une poulie avec rainure pour recevoir la corde de suspension.

     

    Tyvarlen

     

    L'origine de l'antique lignée qui a porté ce nom se perd dans la nuit des âges. Il est probable qu'elle remontait à l'un des « machtierns » ou chef « De Plou » de cette région. Dés les premiers temps de la féodalité, un seigneur de Tyvarlen, nommé «  HARSCOUET  » fit lever une justice prés du manoir qu'il avait « ès mettes du village de Kerlazron en Ploedémet » (Morice, preuves, II, Cof.852). Au nombre des possesseurs de grands fiefs que le Duc assemble à l'OST de Ploërmel, en 1294 avant de porter la guerre en Guyenne, figurent Alain, seigneur De Tyvarlen et son beau-frère Gourmaëlon, fils de Sinquin de Pontcroix.

    Ce Gourmaëlon, dernier descendant mâle des seigneurs de Pontcroix devait, peu d'années après, s'éteindre sans postérité, laissant pour principale héritière, l'aînée de ses sœurs « Plézou de Pontcroix », qui était mariée à Alain de Tyvarlen, aux mains duquel se trouvèrent ainsi réunis les deux fiefs de Pontcroix et de Tyvarlen.

    Un autre Alain de Tyvarlen, petit fils, probablement du précédent, épouse Sybille de Kersaliou. Il fut père d'Alain de Tyvarlen qui décéda en 1384 et laissa de son mariage avec Plézou de Pennault, (fille et héritière de Guillaume de Pennault et de Hazevis de Meylar. Elle mourut en 1421, âgée de 70 ans au château de Rosmadec) un fils de même nom, mort sans postérité en 1404, et deux filles dont la cadette, Margilie fut mariée au seigneur de Coetredrez. (Margilie de Tyvarlen eut en partage la seigneurie de Pennault pour laquelle un fils « Yvon De Coetrédrez », rendit aveu au Duc en 1454 »).

    L'aînée, Alice De Tyvarlen, qui succéda à son frère dans les seigneuries de Pontcroix et de Tyvarlen, mourut en 1412. Elle avait épousé avant 1391, Jehan De Rosmadec, demi-frère de l'évêque « Bertrand de Rosmadec »qui lui survécu jusqu'en 1426.

    La même année, leur fils « Guillaume De Rosmadec », fut tué à l'assaut de St James De Beuvron. De son union, avec Jehanne De Lespervez, héritière de sa maison, étaient nés six enfants dont l'aîné Jehan De Rosmadec, marié en 1438 à Jehanne Thommelin, mourut en 1470. (Jehanne De Lespervez se remaria à Hervé Du Névet, ou cinq enfants virent le jour. Elle décéda en 1442).

    Alain De Rosmadec, qui continue la lignée, s'allia à Françoise du Quélennec (1478). Décédé en 1491, il eut pour fils et successeur Jehan De Rosmadec dont le mariage avec Jehanne De La Chapelle , Dame de Molac, fut célébré au château de Blois (1505) en présence du roi Louis XII et de la reine Anne et qui mourut à Tyvarlen en 1515. Son fils Alain De Rosmadec, baron De Molac, fit construire la chapelle de Confort ainsi que la tour de l'église de Landudec. Marié en 1528 à Jeanne Du Chastel, il eut sept enfants dont l'aîné, Tanguy De Rosmadec, devint lieutenant général du roi de Bretagne.

    En mourant, Tanguy de Rosmadec, ne laissa qu'un fils de Marguerite De Beaumanoir, qu'il avait épousé en 1561.

    Sébastien 1 er marquis De Rosmadec épousa Françoise De Montmorency (1588) sous le nom de Marquis De Molac. Il se distingua pendant la ligue comme colonel général de l'infanterie royale, et allait recevoir le bâton de maréchal de France, lorsqu'il mourut en 1613, à l'âge de 46 ans.

    Sébastien II, marquis de Rosmadec, successivement gouverneur de Quimper et de Dinan diminua par de nombreux afféagements l'étendue de la distillerie de Pontcroix-Tyvarlen, et vendit même en 1647, sa terre patrimoniale de Rosmadec. Marié en 1616 à « Renée de Kerhoent-Kergournadeach » le plus considérable party qui fut alors dans la Bretagne. (Vulson De La Colombière -généalogie de Rosmadec publiée en 1644). Il eut dix enfants dont il ne conserva qu'un fils et deux filles, Marie Anne et Marie Renée.

    Sébastien III, marquis de Rosmadec, qui succéda à son père en 1653, épousa deux ans plus tard, Renée Budes de Guébriant. Nommé en 1665, gouverneur de la ville et du château de Nantes, il mourut en 1693. (Pendant le séjour qu'il fit avec la marquise au château de Tyvarlen en 1682, il céda par « contrat de donaison », la manoir et la terre de Kerfloux (Plomeur) à Marc De Baril, capitaine de ses gardes). Sa descendance allait finir avec son fils Sébastien IV qui décéda, en 1700, sans laisser d'enfants de son alliance avec Catherine De Scoraille.

    Marie Anne De Rosmadec, comtesse De Carcado, tante et héritière du dernier marquis de Rosmadec, ne lui survécut que quatre ans. Elle laissa une succession fort   obérée. Les biens qui en dépendaient ayant été vendus en 1714, son fils aîné dût en exercer le retrait lignager.

    René Alexis Le Sénéchal, comte de Carcado (1659-1744) lieutenant général des armées du roi obtint en 1719, la continuation du marquisat de Rosmadec sous le nom de Pontcroix, et, la même année fut susnommé gouverneur de Quimper. De son mariage, avec Jeanne Mayon était issu Joseph Corentin Le Sénéchal, marquis De Molac, qui vendit en 1754, le marquisat de Pontcroix.

    Acquis par Nicolas Louis, marquis De Ploeuc, qui pendant deux ans en demeura possesseur, le marquisat devint en 1756, la propriété de la comtesse De Forcalquier qui avait fait connaître son droit de prémesse.

    Ainsi que la plupart des mottes féodales placées dans les étangs, le primitif château de Tyvarlen devait remonter au Xe ou au XIe siècle. La dernière reconstruction datait de l'année 1480. Le père Du Paz, qui l'avait visité, écrivait en 1629 : « Alain De Rosmadec et Françoise De Quélennec édifièrent ce qui est à présent « le château de Tyvarlen », ainsi que le font voir leurs armes en alliance gravées aux pierres d'icelluy…Les murailles, toutes de pierres de taille, les douves, garites, mâchicoulis et parapets, les tours et escaliers, font voir qu'ils avaient un grand dessein » (généalogie de Molac p.77)

    Ce château, dont il ne reste que les soubassements enfouis sous un amas de décombres, affectait, autant qu'il est possible d'en juger, la forme d'un rectangle muni d'une tour à chaque angle. Quelques fragments de sculptures épars dans les villages environnants peuvent donner une idée de ce qui était sa riche décoration. On retrouve notamment dans les constructions du village de « Kerveillan » en Plozévet, un certain nombre de pierres sculptées provenant de Tyvarlen, entre autre, une statuette qui représente un chevalier, l'écu au bras et la lance au poing.

    Jusqu'au milieu du XVIe siècle, Tyvarlen parait avoir été la résidence préférée des sires de Rosmadec. Dans la suite, leurs séjours y furent moins fréquents, et le château était inhabité depuis longtemps, lorsqu'en 1754, le marquis De Ploeuc en fit l'acquisition. Tyvarlen était alors fort délabré et ses toitures menaçaient ruine. Un épais manteau de lierre enveloppant l'édifice, descendait du haut de ses murs jusqu'aux eaux de l'étang. Les tours étaient armées de canons qui furent donnés à l'acquéreur ainsi que le grand crucifix en cuivre de la cuisine et la cloche de la chapelle qui s'élevait sur l'esplanade située au midi du château.

    La vente du Marquisat de Pontcroix consentie moyennant 455.000 livres comprenant autre le château de Tyvarlen avec sa réserve et ses bois. (En 1534, les grandes fêtes y furent données à l'occasion du mariage de Joachim De Sévigné avec Maria Du Quélennec, fille du Vicomte Du Fou, qui avait été élevée à Tyvarlen), neuf moulins, quatre vingt trois convenants, de nombreuses cheffrantes, les halles, magasins, et four à ban de Pontcroix et du Quemenet, le droit de pêcherie sur le Goyen. Le marquisat était alors affermé 16.000 L à Gatien de Jouenne, seigneur de Lorière et de Kervenargant et pouvait rapporter annuellement de 21.000 L à 22.000 L (La terre de Tyvarlen avait dans Landudec une superficie de 450 hectares .

    Devenue par retrait lignager, propriétaire de Tyvarlen, la comtesse De Forcalquier fit commencer vers 1762, la démolition du château ne conservant que les bâtiments de service occupés par le fermier et le colombier qui a subsisté jusqu'en 1851.

    Manoir de Kerstridic

      Dernier survivant des manoirs de Landudec, Kerstridic a lui-même disparu en 1879. Un portail ogival donnait accès dans la cour du manoir dont la façade avait été reconstruite au XVIe siècle. Derrière le corps de logis, un escalier à vis conduisait à l'étage supérieur qu'éclairaient deux fenêtres à croisée de pierres séparées par un « oculus »

    Guillaume De Kerstridic était en 1426, possesseur de ce domaine, qui, après lui, fut sans doute démembré, car en 1457, une partie de ses terres et une rente de cinq « solz » sur   le molin de Kerstridic » appartenaient à Hervé Garvaign.

    Jehan De Kerstridic , notaire-passe, qui parut à la montre de 1481, vivait encore en 1513. Il fut père de Charles De Kerstridic qui mourut ainsi que son épouse Azénor Kerpaen, vers 1509.

    Leur fils, Alain De Kerstridic, qui était notaire (1536) et sa femme Françoise Rolland, (elle était fille de Alain Rolland, Sieur de Kermoguer et de Guillemette De Coëtanezré) décédés en 1556, laissèrent trois enfants mineurs « Claude, Alain et Marie »

    En 1557, Claude De Kerstridic assisté de son curateur Alain Kerpaen, sieur de Lespezeau, fournit aveu au roi, pour les terres de Kerstridic et de Lanvaraon qu'il tenait de son père et de sa mère, ainsi que pour plusieurs convenants à Lespeurit qu'il avait hérité de Marguerite Rolland. Décédé sans alliance en 1561, Claude eut pour successeur, son frère puîné, Alain, qui mourut, lui aussi, sans postérité en 1571.

    Marie De Kerstridic , qui hérita de ses frères, avait épousé Jehan Geffroy. Sa fille unique Louise Geffroy, mariée à René Hémery, seigneur du Chefdubois (en Cuzon) mourut en 1602.

    Julienne Hémery , née de cette union, épousa en 1612 René De Penancoët. Elle figure dans l'acte d'afféagement de Kerdréach-Perennes (Kerberenes) à sire Etienne Le Hir de Landudec (1618). Quatre ans après sa mort en 1628, intervint un accord relativement au cours d'eau qui alimentait le moulin de Kerstridic, entre le marquis de Rosmadec et René De Penancoët, agissant comme garde naturel de son fils Guillaume, propriétaire de Kerstridic.

    Guillaume De Penancoët fut le père de Louise De Penancoët De Kerouazle (1649-1734), l'une des favorites du roi d'Angleterre Charles II, qui la créa duchesse de Porsmouth. Vers le milieu du XVIIe siècle, il vendit à Louise Nédellec, veuve de Noël Le Gubaër, le manoir de Kerstridic avec ses domaines (Kerquéré, Kerlaoueret-Yzella, la moitié de Keramezec, et ses prééminences dans la chapelle de Ste Anne à Landudec. Cette terre en 1680, appartenait à Vincent et à Rolland Le Gubaër qui, par représentation de leur père Sébastien Le Gubaër, l'avaient héritée de leur aïeule Louise Nédellec. Kerstridic était alors affermé pour 150 L et quelques redevances en nature à Jean Le Bihan et à Guillaume Le Guellec. Mr Jean Chamin, notaire, et Marie Cochen, sa femme, y avaient loué une maison.

    Acte de naissance de SEBASTIEN LE GUBAER (1626)

    Kerelan

      Un sceau de 1276, portant un sautoir et une bordure, est attribué aux le Cren de Kerelan.

    L'enquête faite en 1411 touchant les droits du vicomte de Léon en Cornouaille contient la déposition d'Even Cren, âgé de 80 ans, qui devait être l'aïeul de Geffroy an Cren, seigneur de Kérélan en 1426.

    En 1457, Alain Le Cren et Mabille, sa femme échangèrent leurs domaines de Kerdéaut et Kergadiou en Tremahec (Combrit) contre les héritages que possédait Hervé Garvaign de Kerdanen « ès villes de Kerdanen an Laeguel, Mogairet, Kerstridic, Lesmoé, Lanryeuc, an Natro. » Le même Alain Le Cren et Guillaume, son fils, acquirent en 1473, l'autre moitié de Kerdanen et de laquelle par contrat d'échange passé avec Alain De Rosmadec, auquel ils cédèrent leurs droits sur Kerstridic, Kerlaouéret, Lesmoë, Lattre et Lanriec. Guillaume Le Cren, qui était notaire, se présenta pour son frère,à la montre de 1481. Son fils, qui portait aussi le nom de Guillaume, reçut en 1503, l'aveu rendu pour Kerguillanet en Guyler à la seigneurie de Kerelan (archives personnelles qui ont également fourni la plupart des renseignements dont la source n'est pas indiquée.)- (Comte De St Luc).

    Le fils de ce dernier, Etienne Le Cren mourut en 1533. Il était marié à Azélice De Kermorial dont il eut un fils nommé Yvon qui avait pour curateur, en 1541, un oncle Pierre De Kermorial. Yvon Le Cren qui vivait en 1578, eut pour femme Marguerite De Kersaudy. Il fut père d'Alain Le Cren, qui, marié en 1587 à Jeanne De Saluden et décédé en 1602, ne laissa que deux filles.

    L'Aînée, Hélène Le Cren, mariée successivement à Noël Gourcuff et à Jacques De La Boixière , sieur de Pellahé ; mourut en 1627 sans laisser d'enfant. Après elle, la terre de Kerelan passa à sa sœur puînée Marie Le Cren qui épousa François De Kergoat, sieur De Kersulbic.

    En 1650, Les sieur et dame de Kergoat affermèrent leur maison de Kerelan à Messire René De Ploeuc auquel ils vendirent ensuite les domaines de Kergat (1657), de Kerdané, Laëguel, et Stang-Corzou-Cras (1659) et en 1662, le manoir de Kerelan, avec ses terres, moulin, bois, taillis et hautes futaies, enfeu et prééminences dans la chapelle de Ste Barbe, en Landudec.

    Devenue veuve, Marie Le Cren se retira au manoir de Kerandraon (Mahalon) où un logement lui avait été concédé. Elle possédait encore le domaine de Kerdréach (petit manoir ruiné pendant la ligue que possédait en 1540 N.H. Jean Lestugen et qui par la suite fut réuni à Kerelan). Dont elle fournit aveu au seigneur De Tyvarlen en 1682.

    De L'ancien manoir de Kerelan, démoli en 1828, il ne reste que le pignon occidental et un cadran solaire en ardoise sur lequel sont gravés un calice et le millésime de 1615. Dans la rabine nommée, l'allée Cren, se trouvait une croix de pierre montée sur un socle triangulaire assez élevé. Le jour de la fête-Dieu, la procession de Landudec se rendait à cette croix qui, en 1849, de même que toutes les autres croix de la paroisse, fut renversée et fouillée par des chercheurs de trésors.

    GUILGUIFFIN

    On voyait à Landudec, en 1635, sur une des tombes du chœur, un écusson chargé d'une croix cantonnée de quatre hermines. La famille du Guilguiffin à laquelle appartenaient ces armes paraît s'être éteinte au commencement du XIVe siècle. Devenu la propriété des seigneurs de Tyvarlen, le Guilguiffin constitua dans la suite le partage d'un cadet de cette maison, et, ainsi que le rappelle un aveu de 1540 « fut baillé à titre de ramaige à Guillaume de Tyvarlen, fils juveigneur de la dite châtellenie ».

    Cette branche cadette des Tyvarlen était représentée en 1418, par Guillaume de Tyvarlen, écuyer du Duc, dont la femme Catherine Le Saux, de la maison de Pratanros, mourut en 1424. Décédé lui-même vers 1447, il eut pour fils et successeur Guillaume De Tyvarlen que l'on voit figurer à la montre de 1481. Le fils de ce dernier, Charles De Tyvarlen, comparut à la même montre en qualité de Seigneur de Brenalen dont il avait épousé l'héritière. (Catherine, fille aînée de Mr Jean Brenalen qui possédait en 1443, le manoir de Brenalen en St Nic).

    Charles De Tyvarlen et Catherine De Brenalen eurent, entre autres enfants, Aliette mariée avant 1481 à Jehan Gourcuff, seigneur de Tréménec, et Guillaume qui était, en 1515, promoteur du diocèse.

    Leur fils aîné, Alain De Tyvarlen, seigneur du Guilguiffin et de Brenalen servait en 1481, comme archer dans la garde du Duc et était en 1492, receveur de la baronnie du Pont. Décédé en 1531, il laissa de son union avec Jehanne de Kerynisan (Loctudy) :

    Loyse, mariée à Jehan Le Gentil, seigneur de Pontlez et de Barvedel, bailli de Cornouaille.

    Deux fils, dont le cadet, Jehan, était en 1532 recteur de Cast et de Plogonnec. Jehan De Tyvarlen succéda comme chanoine à François Le Vigouroux. Appelé en 1552 à remplir les fonctions du vicaire général de l'évêché de Cornouaille en l'absence du cardinal Nicolas Cajetan, titulaire de ce siège, il décéda en 1557 et fut inhumé dans la cathédrale.

    Son frère aîné Guillaume De Tyvarlen, Guillaume de Tyvarlen, seigneur du Guilguiffin et de Brenalen, mourut en 1560. Il avait contracté deux alliances, la première avec Magdeleine De Guer qu'il perdit vers 1535, la seconde avec Marie de Pestivien, dame de Leinhon en Trébrivan. Du premier mariage étaient nés : Loyse qui épousa Jehan Treffranc, seigneur de Kerguiffit et de Kerandraon. Claude, mariée d'abord à Henry de Penguilly dont elle veuve en 1559, puis à Jehan De Lanros. Et Nicolas avec qui s'éteignit la filiation masculine de la maison de Tyvarlen.

    Nicolas de Tyvarlen, seigneur de Kerharo et du Guilguiffin, chevalier de l'ordre du roi, fut chargé en 1573 par Charles IX de parcourir la Basse-Bretagne pour recevoir les plaintes et les doléances du peuple, et se rendit à St Germain-en-Laye pour rendre compte au roi de sa mission. Les Etats lui attribuèrent, pour frais de voyage, une indemnité de 600 livres . En 1576, à la tête de l'arrière ban de Cornouaille, il prit part au siège et à la reprise de Concarneau qui était tombé au pouvoir des calvinistes. L'année suivante, il assista aux Etats qui se tinrent à Vannes, puis en 1580 à ceux de Ploërmel, et mourut en 1585. De son mariage avec Louise De Rosmadec, qui lui survécut jusqu'en 1595, étaient nées quatre filles :

    L'aînée, Anne De Tyvarlen épousa par contrat du 14 novembre 1580, Jean De Ploeuc, seigneur du Breignou, qui succéda à son beau-père comme commissaire de l'arrière ban. Surpris à Plestin en 1590 par les Royaux qui le firent prisonnier, Jean De Ploeuc succomba peu après aux suites de ses blessures. Sa veuve mourut en 1611 au Guilguiffin, que leurs descendants continuèrent à habiter, et où naquit en 1661, François Hyacinthe De Ploeuc qui devait être évêque de Cornouaille (1707-1739). A la mort du Marquis De Ploeuc en 1843, sa fille Jeanne Rose De Ploeuc mariée au Comte De St Luc, hérita du Guilguiffin. Ce château appartient actuellement au Comte Gaston De Saint Luc, ancien député du Finistère. (Auteur de la présente notice sur Landudec).

    Le manoir auquel a succédé le château actuel ne devait guère différer des autres maisons fortes qui existaient dans cette partie de la Cornouaille aux XV et XVIe siècles. Ses dépendances renfermaient tous les services que comportait une résidence seigneuriale : remise à carrosses, forge, boulangerie, pressoir, écuries, bergeries…..Les substructions de plusieurs de ces bâtiments sont encore visibles dans la cour verte, à la fin de l'été quand le soleil a brûlé le mince gazon qui les recouvre. On retrouve également les fondations de deux tourelles d'angle que des courtines crénelées reliaient à la maison du portail. Cette maison flanquée d'une guette assez élevée, contenait au dessus de l'entrée voûtée, un logis pouvant servir de corps de garde.

    D'après un aveu rendu en 1540, par Guillaume De Tyvarlen, la réserve de Guilguiffin, indépendamment des bois et rabines, comprenait « un jardin cerné de murs, et devant la porte d'Iceluy manoir, une pièce de terre chaude de sept journaux, appelé Parc en Couldry, où était un colombier peuplé de pigeons. Sous prés, dix journaux rapportant par commune année, 25 charretées de foin, sous terres froides, environ 52 journaux en deux clos nommé l'un An Gernévez (Guernévez), l'autre Guenforch, « ésquelles garaines » (garennes), il avait refuge à connilz (lapins) ; Enfin une partie de la montagne de Botfaven. »

    Le château de Guilguiffin a été bâti, en 1750 par Nicolas Louis, Marquis De Ploeuc, qui confia la direction des travaux à un architecte quimpérois, Nicolas Pochic. Au milieu s'élevait un donjon couvert en plomb qui fut supprimé en 1797. L'intérieur renferme un bel escalier en pierre, à double rampe en fer forgé. La chapelle qui s'était écroulée en 1847, fut relevée la même année et dédiée à l'immaculée conception. Elle est ornée de beaux vitraux et d'un tableau représentant la Sainte Vierge. A l'Entrée de la cour d'honneur, deux grands piliers supportent des groupes en granit reproduisant des scènes de chasse. (Un loup et un sanglier traqués par des chiens).

     

    KERANDRAON


    Manoir de Kerandraon

    Il ne reste aucun vestige du manoir qui s'élevait au Sud du village actuel, non loin du puits et qu'une large rabine, reliait à La Route d'Arvor. Riou Treffranc dont la famille était originaire de Plovan possédait en 1426 ce manoir que ses descendants devaient abandonner cent ans plus tard pour se fixer à Kerguiffit, en Pouldreuzic.

    Guillaume Treffranc, écuyer, décédé à Keranduon en 1504, fut père de Jehan Treffranc qui rendit aveu au seigneur du Quilliou, en 1539, pour la garenne et le pré de Kerhaolec, situés en Plogastel St Germain, au Sud du Ruisseau qui séparait alors cette paroisse de celle de Landudec, et pour le convenant que tenaient à Kervoru, Hervé et Henry Pogeant. Ce Jehan Treffranc qui avait hérité de Charles Queynnec, frère de sa mère, le manoir de Kerguiffit, était marié à Loyse De Tyvarlen qui lui donna trois enfants.

    Ses deux fils, Jehan et Guillaume, dont le premier mourut en 1571, n'ayant pas laissé de postérité, sa fille nommée Jacquette, succéda à ses frères. Mariée d'abord à François Le Torcol, sieur De Kerdour, Jacquette Treffranc contracta en 1583, une seconde alliance avec Pierre Du Haffont, seigneur de Lestrédiagat. Lorsqu'elle mourut, vers 1610, la terre de Kerandraon échut à Louise Le Torcol, femme de Hervé Du Haffont, qui la transmit à son fils aîné, Jean Du Haffont. Celui-ci de son mariage avec Julienne Jégado, ne laissa qu'un fils, Jean Du Haffont (avec lui s'éteignit la branche aînée de cette maison. Il avait épousé en 1649, Claude Perrine Du Bot (de Quimerch), qui vendit Kerandraon, en 1683, à Guillaume Furic, sieur de Penminy.

    La même année, cette terre qui comprenait, outre, la réserve du manoir et l'emplacement du moulin, deux convenants à Kerandraon, les deux tiers de Kerhuel et une tenue à Kerboru, passa par échange des mains du sieur de Penminy, dans celles de René De Ploeuc, seigneur du Guilguiffin.

    KERVIHER

      Guillaume Kerviher, fils mineur du défunt Daniel Kerviher, possédait ce manoir en 1426. Il vivait encore en 1481 et se fit représenter à la montre de Carhaix par son fils Henry. (La femme d'Henry Kerviher appartenait à la famille Penfrat : Elle possédait un tènement à Kermenguy en Plozévet).

    En 1529, Jehan Kerviher « à cause de son vieil âge » fit abandon de ses biens à son fils Charles Kerviher, écuyer, lequel en 1540, fournit aveu au roi pour le manoir et le moulin de Kerviher qu'il exploitait directement et pour le convenant Kerniol (ou Merdy Yzela) tenu par Alain Le Marec.

    Louis De Kerviher qui lui succéda, fut remplacé à la montre de 1562 par son frère Nicolas, notaire à Quimper. François de Kerviher décédé vers 1606, avait épousé Marie De Kerguelen en 1603, (fille de Jehan De Kerguelen, seigneur du Kerlez, en Landrévarzec, et de Blanche Moisan), qui rendit aveu, en 1618, au nom de ses filles Jeanne et Anne, pour le manoir de Kerviher affermé à Jean Denys et pour son moulin ruiné depuis 28 ou 30 ans.

    L'aînée des filles, Jeanne, après la mort de son mari, Jean Du Haffond de Lestimbech, prit le voile aux ursulines de Quimper, laissant Kerviher à sa sœur puînée.

    Anne de Kerviher, qui avait épousé Mathieu L'Honoré, sieur de Kergostiou, eut pour enfants : Jacques L'Honoré qui était diacre en 1649, curé de Lanvern en 1661 et, en 1670, recteur de Guengat. Renée dont le mari Pierre Marcan, procureur fiscal de Pouldavid, mourut en 1670. Catherine décédée sans alliance et Yves qui épousa en 1669 Gillette De Keratry.

    Par contrat du 12 octobre 1672, la dame douairière de Kergostiou vendit à Messire René De Ploeuc, le manoir de Kerviher avec toutes ses dépendances, rabines, bois taillis et de haute futaie et ses prééminences dans l'église de Landudec pour le prix de quatre mille neuf cent livres tournois et à la charge d'acquitter une rente de huit livres due à la fabrique de St Mathieu.

    Kerviher, depuis cette époque, fait partie de la terre du Guilguiffin. Des anciens bâtiments, il ne reste qu'un mur assez élevé, à l'ouest de la cour, auquel sont adossés des appentis. La maison de ferme conserve plusieurs ouvertures provenant du vieux manoir dont la dernière reconstruction ne remontait qu'a 1583.

    Le blason de Kerviher d'Azur à trois mains droites d'argent, 2 et 1, un fer de lance de même en abîme, était gravé sur une croix érigée prés de la route d'Arvor et dont les pierres sont entrées dans la construction du la chapelle de Guilguiffin en 1751.

      LANDUDEC renfermait plusieurs autres manoirs de moindre importance. L'un deux, Tuonhuon (aujourd'hui Truhen) que possédait en 1426, Alain Tuonhuon, fut par la suite réuni à la terre de Tyvarlen ainsi que son moulin dit Stang-Guezennou dont la suppression a dû coïncider avec la reconstruction du moulin de Tyvarlen. Ce dernier qui se trouvait autrefois, prés de l'étang nommé « Len Mors » et était tombé en ruines pendant la ligue, fut transféré en 1628, à l'endroit qu'il occupe actuellement.

    En 1426, le petit manoir de Kerohan , voisin du précédent, appartenait à Pierre Trégouret, de Cast. A la même époque, le manoir de Penfrat , avec le moulin de Kervélaouet qui en dépendait, était aux mains de Yvon Penfrat dont les descendants s'établirent à Lanalan en Mahalon, dans le cours du XVe siècle. Converti en domaine, Penfrat était tenu en 1541, par Jehan Alanou sous Yvon Geffroy, sieur de Lanalan.

    Kerandraon Ar Veil , ainsi que son moulin, dépendait anciennement de la seigneurie du Quilliou. Pour le distinguer d'un autre Kerandraon, on l'a appelé Kerandraon-Gourret , du nom du domanier, Jehan Gourret, qui l'exploitait à la fin du XVe siècle. La maison principale dont l'étage supérieur est éclairé par une grande fenêtre à meneau en croix, garde encore la tournure des petites gentilhommières qui se construisaient dans le pays au XVIe siècle. En 1642, cette maison était occupée par un notaire, Maître Guyomarch Le Meur, auquel succéda par acquêt, en 1673, honorable homme Alain Le Borgne, propriétaire du manoir de Kerongar-An-Abadès en Plozévet. Après avoir passé par différentes mains, Kérandraon Gourret est devenu, au siècle dernier, la propriété de Mr Guillaume Bolzer.

    Bien que Kermalhuezen (aujourd'hui, Keralfin) n'ai jamais été manoir, il convient néanmoins de le mentionner, ce village ayant appartenu à Jehan An Scel ou Ancel, habile charpentier qui fut employé en 1467, aux travaux de la cathédrale et probablement aussi, quelques années plus tard, à la construction du château de Tyvarlen.

    ECRIT PAR CONEN DE SAINT LUC

    Ancien député et membre de la société archéologique du Finistère)

    (Archives du Presbytère de Landudec)